mercredi 6 octobre 2021

Dimanche 17 septembre 2017 : Valuéjols – col de Prat-de-Bouc.

Encore une journée pluvieuse en perspective.
A la sortie de Valuéjols, le GR 4 chemine sur la planèze, essentiellement sur de petites routes. Sous la bruine, je traverse Galuse, Brageac et atteins Lescure (1210 m).
Le village de Lescure est le siège de l’un des pèlerinages les plus connus de la Haute Auvergne. Selon la croyance, en 1717, un jeune berger vit la Vierge Marie lui apparaître, qui lui demanda de construire une chapelle en son honneur. Il trouva une statuette qui fut vite qualifiée de miraculeuse. A l’endroit de sa découverte, il bâtit de ses mains un oratoire qui deviendra par la suite l’église de la Visitation. Mais, aujourd’hui, l’église qui renferme la statue est fermée.

A la sortie du village, j’emprunte un chemin d’exploitation où une croix a été édifiée.


L’altitude s’élève doucement, la végétation change. A 1272 m, le balisage blanc et rouge me fait bifurquer brusquement, escalader une clôture, pour me retrouver dans de vastes étendues de pâturages, les estives, où paissent les troupeaux de salers.


Race rustique, la vache salers, à la belle couleur rouge bordeaux et au poil frisé, est très ancienne sur le Massif central, adaptée à la transhumance et à l’élevage extensif.

Quelque chose me paraît curieux. Je devrais arriver au Ché, lieu de rendez-vous avec Viviane. Or, je prends une direction tout à fait différente, vers l’ouest. A cause de la pluie qui s’accentue, je ne sors pas mon topoguide pour faire le point. C’est une erreur !
Je longe des clôtures qui s’étendent à perte de vue vers les sommets. J’enjambe des portails malaisés, certains électrifiés ; je poursuis aux abords de clôtures qui n’en finissent pas. Le temps devient exécrable.
Avec mon portable, j’essaie de joindre Viviane. Miracle, ça passe ! Je lui annonce que je ne sais pas où je suis et que je la recontacterai…
La pluie fouette, le vent cingle … Je ne sens plus mes doigts engourdis.
Il me faut maintenant traverser un pâturage au milieu d’un troupeau de salers. Je n’en mène pas large car les vaches peuvent être agressives lorsqu’elles ont des veaux. Ce qui est le cas. L’une d’entre elle se dirige vers moi, entraînant à sa suite le troupeau. Mais elle me contourne simplement par derrière. Glissant sur le sol rendu boueux par les bouses, je me dépêche de gagner la protection d’une clôture.
A 1451 m d’altitude, il me semble être au sommet.
Tiens, une pancarte isolée qui indique : « poste de secours à 3 km. Prat-de-Bouc. » Donc…, je me dirige bien vers le col de Prat-de-Bouc !
Navigant d’abord à vue, puis le long de vieilles barrières à neige en bois, j’aperçois tout à coup, en contrebas, la route et les infrastructures du col. Enfin ! Je préviens Viviane qu’elle m’y rejoigne, et je poursuis ma descente, utilisant la piste de ski de fond. 
Je me réfugie à l’hôtel-restaurant du col de Prat-de-Bouc. Viviane m’y retrouve peu après, vers 13h30.
[En fait, je me suis trompé de chemin à la sortie de Lescure, et j’ai emprunté une variante du GR 4 rejoignant directement le col de Prat-de-Bouc, au lieu de passer par Albepierre.]
Trempé et transi, je me change dans le camping-car sans pouvoir me départir d’un tremblement irrépressible, en réaction sans doute aux conditions extérieures que je viens d’affronter. Mais après une collation succincte et une petite sieste, il n’y paraîtra plus.

Dans l’après-midi, nous gagnons le camping municipal d’Albepierre (où nous avions déjà dormi le 8 juin 2003, lors de mon parcours sur le GR 400). Comme à cette époque, nous y sommes seuls. Et nous ne rencontrons personne. Demain matin, avant de repartir à la maison, nous glisserons le chèque pour la nuitée dans la boîte aux lettres du camping…



Fin de la 6période



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