mercredi 6 octobre 2021

Jeudi 5 octobre 2017 : Super-Lioran – col de Serre.

Après une passerelle par-dessus la route, le sentier emprunte d’abord une piste de ski puis longe le flanc nord du puy de Massebœuf : parcours forestier qui s’insinue sous les pontons délabrés et dangereux d’une piste rouge de VTT, probablement abandonnée. Peu avant le col de Font de Cère, je retrouve le GR 400. A partir du col, les deux GR s’élèvent rudement dans la forêt puis atteignent la limite des pâturages, à hauteur de l’arrivée d’un télésiège.
Je franchis une clôture sur la ligne de crête entre la vallée de la Cère et la vallée de la Jordanne, au col de Combenègre (1530 m). C’est l’entrée dans l’estive, la zone de pâturage.
Premier département français par l’importance de la transhumance bovine, le Cantal possède un territoire d’estive de plus de 60 000 ha.
Une sente conduit au col de Rombière puis, longeant le flanc ouest du puy Bataillouse, mène au col de Cabre (1528 m), large échancrure entre le puy Bataillouse et le puy de Peyre-Arse. La sente ensuite s’élève sur le flanc sud du Peyre-Arse jusqu’à rejoindre la crête centrale.
Avec ses 70 kilomètres de diamètre, le massif volcanique cantalien est le plus étendu d’Europe. Les crêtes de la zone centrale ne sont que les ruines d’un imposant stratovolcan d’il y a 13 millions d’années. Pics, monts et planèzes ont peu à peu pris la place de l’énorme volcan des origines. Les grandes vallées radiales furent remodelées par les glaces il y a quelque 10 000 ans.
Je continue sur la crête par un bon sentier qui grimpe au rocher des fours de Peyre-Arse (1677 m). De là je gagne la Brèche de Rolland. C’est une cassure dans la crête entre le Peyre-Arse et le puy Mary. Le col du Pourtou, curieusement rebaptisé d’un nom à réminiscence pyrénéenne, met en communication le cirque de l’Impradine avec celui de la Haute Jordanne.
Le passage est délicat. D’ailleurs, à l’arrivée sur la crête, un panneau annonçait aux randonneurs la possibilité d’une variante plus longue pour l’éviter. Les bâtons de marche sont inutiles et même gênants. Hop, sur le sac à dos, les bâtons ! Les mains et quelques pitons dans la roche sont plus utiles pour gravir la paroi d’en face.


Après avoir retrouvé le sentier de crête, je vais faire une pause casse-croûte assis dans l’herbe avec comme point de vue la vallée de la Jordanne, en contrebas. Légèrement en deça de la crête et protégé du vent, je sors ma casquette, car le soleil tape fort.

Il me reste maintenant à gravir le flanc sud du puy Mary. C’est un dôme formé par accumulation de lave visqueuse au-dessus de la cheminée d’alimentation.


Le parcours est difficile. Le sentier grimpe, extrêmement raide, dans la rocaille et se hisse jusqu’au sommet du puy Mary (1783 m).
A la table d’orientation, je rencontre un couple, monté par l’autre versant, plus facile. Ils me demandent de les prendre en photo, pour le souvenir. Bien volontiers ! Je leur en demande autant, échange de bons procédés…


La descente sur le versant nord est plus facile. C’est un sentier bétonné qui descend en escalier jusqu’au pas de Peyrol (1588 m). Et là, des touristes à foison, sur la terrasse du café-restaurant ! C’est un col important qui a toujours été un lieu de passage, où le panorama s’ouvre sur trois vallées.
Je retrouve Viviane au col. Mais je décide de continuer aussitôt, afin d’équilibrer la journée de demain.

Le GR 4 et le GR 400 se poursuivent au sud-est sur les flancs du puy et descendent dans un cirque, en contrebas du pas de Peyrol, d’abord en un tracé incertain en surplomb de la route puis sur la chaussée elle-même. A hauteur du col d’Eylac, deux dames qui cheminent devant moi recherchent la présence de marmottes. En effet, une colonie s’est particulièrement bien adaptée aux zones de rochers et de pelouses d’altitude des alentours du puy. On en aperçoit quelques-unes, rondelettes, aux abords de leurs terriers. L’une d’entre elles pousse son cri d’alarme strident. Bientôt l’hibernation va commencer…
Aux burons d’Eylac, je rencontre des paysans qui s’occupent de leur troupeau composé de salers et de charolais. Leurs regards sont tournés vers le puy de Peyre-Arse que l’on aperçoit de la vallée (et au flanc duquel je suis passé ce matin). Un hélicoptère de secours en montagne s’est posé là-haut sur un col étroit, et un groupe de personnes, visible avec les jumelles, s’affaire au sommet. Probablement un malaise d’un randonneur, estime la paysanne… [Effectivement, nous apprendrons demain qu’un randonneur âgé y a fait un malaise et qu’il est décédé !]
Je poursuis mon chemin en entrant dans les prairies et longeant une crête herbeuse jusqu’au col de Serre (1335 m). C’est là que Viviane et moi nous étions donnés un nouveau rendez-vous.
La baraque qui servait de buvette en 2002 n’existe plus. Elle a été remplacée par un espace commercial qui, paraît-il, est un échec complet. D’ailleurs il est fermé !

Nous roulons jusqu’à Salers pour trouver un camping municipal encore ouvert.

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