A
9h, je m’éloigne à travers prés puis, par une désagréable piste caillouteuse en
lacets, je grimpe vers le sud-ouest. L’itinéraire aborde le plateau de
Valensole (768 m ),
constitué par d’énormes épaisseurs de cailloutis accumulés par la Durance.
Le
GR 4 longe la lisière d’une forêt qui couvre les pentes jusqu’au lac de Sainte-Croix
que l’on aperçoit en contrebas. Il entreprend ensuite la traversée du plateau,
tandis que s’éloignent les gorges du Verdon. Changement complet de
paysage : des cultures de lavande, des amandiers, des champs de seigle,
etc.
Le
sentier parcourt la plaine des Bessons, la plaine de Gourbillane. Aux abords
d’un bosquet de chênes truffiers, je fais une halte sur un banc. Une alouette des champs s’envole en chantant puis se laisse tomber au sol comme une pierre.
Arrive un couple de randonneurs. « Tiens, c’est "chemise
bleue" » dit la femme en m’apercevant. En fait, nous nous étions déjà
rencontrés samedi dans les gorges, aux échelles de la Brèche Imbert , et
elle m’avait repéré à mon tee-shirt bleu !
Bientôt
le chemin empierré passe en crête et s’abaisse vers Roumoules. C’est à 12h30, à
l’entrée du village, que j’aperçois le Ducato, garé sous un couvert forestier.
Nous
mangeons ensemble dans le fourgon puis je fais une petite sieste.
A 14h, je
quitte le village, franchis le Colostre, grimpe sur un plateau et traverse la
plaine de Saint-Maxime au milieu des cultures de lavande. Située sur une
colline, la
chapelle Saint-Maxime domine Riez. Cette hauteur était
occupée dès l'Antiquité pré-romaine par l'oppidum gaulois des Reii, d'où provient le nom de Riez.
Cette cité devint un centre important dès l'occupation romaine et le restera
pendant tout le Moyen Age. Aujourd'hui, elle est occupée par des sœurs
clarisses au nombre de six.
Dans
la descente vers la ville, des panneaux jalonnent le parcours, expliquent la
culture des oliviers et la fabrication de l’huile.
La
ville est en fête : des groupes jouent des airs folkloriques, une brocante
étend ses stands sur la place principale. La ville antique de Riez possède un
patrimoine important : des fortifications, un baptistère du VIe
siècle, des colonnes de granit, vestiges d’un temple païen du Haut Empire. Le
sentier de randonnée quitte la ville le long du Colostre par le chemin des
Colonnes.
Je
longe un pré où pâturent des moutons gardés par un chien patou, mais
heureusement grillagé. Le GR emprunte la route, fréquentée et dangereuse, puis
bifurque pour traverser la vallée dans un sentier entouré de fourrés où
résonnent les trilles d’un rossignol.
Il
me faut maintenant passer la
rivière. Oui , mais seul un rocher affleure dans le lit du
cours d’eau et une corde usagée détendue sert de main courante. Un peu
scabreux. Je lance mes bâtons sur la berge d’en face ; le pied gauche sur
le rocher, je m’élance avec le pied droit sur la rive opposée, me hissant avec
la corde (qui ne casse pas !). De l’autre côté, le balisage blanc et rouge
reprend comme si de rien n’était…
Bientôt,
l’itinéraire atteint le château de Pontfrac, un petit manoir isolé au bord
d’un chemin goudronné. Je viens de retrouver Viviane à 16h40. Nous stationnons
sur place à côté du château pour la soirée et la nuit, après avoir demandé
l’autorisation à la propriété attenante.
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