Après
une passerelle par-dessus la route, le sentier emprunte d’abord une piste de
ski puis longe le flanc nord du puy de Massebœuf : parcours forestier qui
s’insinue sous les pontons délabrés et dangereux d’une piste rouge de VTT,
probablement abandonnée. Peu avant le col de Font de Cère, je retrouve le GR 400. A partir du col, les
deux GR s’élèvent rudement dans la forêt puis atteignent la limite des
pâturages, à hauteur de l’arrivée d’un télésiège.
Je
franchis une clôture sur la ligne de crête entre la vallée de la Cère et la
vallée de la Jordanne, au col de Combenègre (1530 m ). C’est l’entrée dans
l’estive, la zone de pâturage.
Premier département français par
l’importance de la transhumance bovine, le Cantal possède un territoire
d’estive de plus de 60 000
ha .
Une
sente conduit au col de Rombière puis, longeant le flanc ouest du puy
Bataillouse, mène au col de Cabre (1528 m ), large échancrure entre le puy
Bataillouse et le puy de Peyre-Arse. La sente ensuite
s’élève sur le flanc sud du Peyre-Arse jusqu’à rejoindre la crête centrale.
Avec ses 70 kilomètres de
diamètre, le massif volcanique cantalien est le plus étendu d’Europe. Les
crêtes de la zone centrale ne sont que les ruines d’un imposant stratovolcan
d’il y a 13 millions d’années. Pics, monts et planèzes ont peu à peu pris la
place de l’énorme volcan des origines. Les grandes vallées radiales furent
remodelées par les glaces il y a quelque 10 000 ans.
Je
continue sur la crête par un bon sentier qui grimpe au rocher des fours de
Peyre-Arse (1677 m ).
De là je gagne la Brèche de Rolland.
C’est une cassure dans la crête entre le Peyre-Arse et le puy Mary. Le col du Pourtou, curieusement rebaptisé
d’un nom à réminiscence pyrénéenne, met en communication le cirque de
l’Impradine avec celui de la Haute Jordanne.
Le
passage est délicat. D’ailleurs, à l’arrivée sur la crête, un panneau annonçait
aux randonneurs la possibilité d’une variante plus longue pour l’éviter. Les
bâtons de marche sont inutiles et même gênants. Hop, sur le sac à dos, les
bâtons ! Les mains et quelques pitons dans la roche sont plus utiles pour
gravir la paroi d’en face.
Après
avoir retrouvé le sentier de crête, je vais faire une pause casse-croûte assis
dans l’herbe avec comme point de vue la vallée de la Jordanne, en contrebas. Légèrement
en deça de la crête et protégé du vent, je sors ma casquette, car le soleil
tape fort.
Il
me reste maintenant à gravir le flanc sud du puy Mary. C’est un dôme formé par accumulation de lave visqueuse au-dessus de la
cheminée d’alimentation.
Le
parcours est difficile. Le sentier grimpe, extrêmement raide, dans la
rocaille et se hisse jusqu’au sommet du puy Mary (1783 m ).
A
la table d’orientation, je rencontre un couple, monté par l’autre versant, plus
facile. Ils me demandent de les prendre en photo, pour le souvenir. Bien
volontiers ! Je leur en demande autant, échange de bons procédés…
La
descente sur le versant nord est plus facile. C’est un sentier bétonné qui
descend en escalier jusqu’au pas de
Peyrol (1588 m ).
Et là, des touristes à foison, sur la terrasse du café-restaurant ! C’est un
col important qui a toujours été un lieu de passage, où le panorama s’ouvre sur
trois vallées.
Je
retrouve Viviane au col. Mais je décide de continuer aussitôt, afin
d’équilibrer la journée de demain.
Le
GR 4 et le GR 400 se poursuivent au sud-est sur les flancs du puy et descendent
dans un cirque, en contrebas du pas de Peyrol, d’abord en un tracé incertain en
surplomb de la route puis sur la chaussée elle-même. Deux dames qui cheminent devant moi recherchent la présence de marmottes. En
effet, une colonie s’est particulièrement bien adaptée aux zones de rochers et
de pelouses d’altitude des alentours du puy. On en aperçoit quelques-unes,
rondelettes, aux abords de leurs terriers. L’une d’entre elles pousse son cri
d’alarme strident. Bientôt l’hibernation va commencer…
Aux
burons d’Eylac, je rencontre des paysans qui s’occupent de leur troupeau
composé de salers et de charolais. Leurs regards sont tournés vers le puy
de Peyre-Arse que l’on aperçoit de la vallée (et au flanc duquel je suis passé
ce matin). Un hélicoptère de secours en montagne s’est posé là-haut sur un col
étroit, et un groupe de personnes, visible avec les jumelles, s’affaire au
sommet. Probablement un malaise d’un randonneur, estime la paysanne…
[Effectivement, nous apprendrons demain qu’un randonneur âgé y a fait un
malaise et qu’il est décédé !]
Je
poursuis mon chemin en entrant dans les prairies et longeant une crête herbeuse
jusqu’au col de Serre (1335 m ). C’est là que
Viviane et moi nous étions donnés un nouveau rendez-vous.
La
baraque qui servait de buvette en 2002 n’existe plus. Elle a été remplacée par
un espace commercial qui, paraît-il, est un échec complet. D’ailleurs il est
fermé !
Nous roulons jusqu’à Salers pour trouver un camping municipal encore
ouvert.
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